Individu, Individualisme et Libération Animale


Pour ceux et celles qui pensent que l’individualisme c’est égoïste ou égocentrique, je les incite à étudier quelques textes et pistes de réflexion, ou en lien ici.

Individualisme

L’individualisme recentre la réflexion sur l’individu-e et non le collectif. Car l’intérêt du plus grand nombre, au détriment d’un seul ou d’une seule nie la liberté de cet individu-e.
La domination du groupe, qui dicte et décide face aux individu-e-s reste une domination. Cela n’empêche évidement pas la collectivisation, à condition que cette décision soit prise au niveau individuel.

C’est l’individu-e et lui/elle seul-e qui fixe ses propres limites. L’autogestion et la responsabilité est nécessaire, mais il ne faut pas oublier que sa liberté s’arrête où commence celle des autres.
Comme disait Bakounine, « Je ne suis vraiment libre que lorsque tous les êtres humain-e-s qui m’entourent, hommes ou femmes, sont également libres. La liberté d’autrui, loin d’être une limite ou une négation de ma liberté, en est au contraire la condition nécessaire et la confirmation. Je ne deviens vraiment libre que par la liberté des autres, de sorte que, plus nombreux sont les hommes libres qui m’entourent, et plus étendue et plus large est leur liberté, plus étendue et plus profonde devient la mienne. C’est au contraire l’esclavage des autres qui pose une barrière à ma liberté, ou, ce qui revient au même, c’est leur bestialité qui est une négation de mon humanité parce que, encore une fois, je ne puis me dire libre vraiment que lorsque ma liberté, ou ce qui veut dire la même chose, lorsque ma dignité d’homme, mon droit humain, qui consiste à n’obéir à aucun homme et à ne déterminer mes actes que conformément à mes convictions propres, réfléchit par la conscience également libre de tous, me reviennent confirmés par l’assentiment de tout le monde. Ma liberté personnelle ainsi confirmée par la liberté de tous s’étend à l’infini. »

L’individualisme soulève également le refus d’appartenance et de déterminisme. Aucun n’est ou ne devient par nature. Au-delà de l’aspect déiste que la notion de nature revêt souvent, elle retire également toute individualité aux membres de différents groupes en accordant à leur caractère physique ou mentaux les raisons de leurs comportements. C’est cette pensé déterministe qui autorise alors de les priver de liberté. Ainsi, on peut diriger les foules et ignorer les larmes et les souffrances car les individu-e-s sont incapables d’autogestion par nature. Selon la croyance la plus absurde, il faut toujours un leader, c’est naturel.
Ainsi, les individu-e-s, de par leur ethnie, leur sexe/sexualité, leur âge ou leur espèce, se voient rangés dans des groupes qui les privent de parole, de droits et d’individualité. Mais l’appartenance à un groupe devrait toujours être volontaire et révocable. Les espèces, les sexualités, les partis politiques ou tout autre groupe d’individu-e-s ne souffrent pas, car ils ne sauraient en leur état être le siege d’émotions. Ce ne sont que des concepts, des mots qui nomment une différence. On comprend alors que l’intérêt du groupe n’existe que parce que certains individu-e-s expriment leurs intérêts au travers de celui-ci. Répondre au pseudo intérêt du groupe c’est en fait répondre à l’intérêt du sous groupe le plus nombreux ou le plus dominant/puissant au sein de ce groupe.

Individu-e-s

Mais qu’est ce que l’individu-e ? Sur quels critères doivent être fondés ces distinctions entre ce qui constitue la somme des individu-e-s et le reste de l’univers ? Nous pouvons répondre à cette question en soulignant ce qui un mécanisme spéciste : l’unicité de l’humanité. Beaucoup de personnes cherchent ce qui est unique, différent chez l’humain (donc ce qu’on ne trouve pas dans « la nature » ; les grands mots sont lâchés). Mais nous pourrons chercher ce qui relie toute l’humanité pour en faire un grand groupe pendant longtemps, cela ne fera qu’effacer les individualités qui composent ce groupe. Nous sommes des individu-e-s qui ressentons le besoin d’être libre et de ne point souffrir ? N’est pas une définition suffisante pour appliquer les idées d’individualisme ?
Mais dans ce cas, la liberté de ce cochon dans cet enclos n’est-elle pas aussi importante que celle de mon voisin ? Sortons du spécisme et étendons la notion d’individu-e à celle de tous les être sentient-e-s qui ressentent le besoin d’être libre ou de ne pas souffrir. Il n’est pas nécessaire d’étudier longtemps les Animaux pour se rendre compte qu’ils sont tous unique, au moins autant que nous. Puisqu’ils souffrent autant que nous de l’enfermement, nous devrions également prendre en compte leurs intérêts.

Libération animale

L’anarchisme se construit d’individu-e à individu-e et passe par le respect de chacun et chacune. Si vous comprenez la notion d’individualisme, vous comprendrez pourquoi considérer le reste du règne animal comme étant un groupe, sans considérer leur individualité est une idée absurde.

Pourquoi ranger le ver de terre, le corail, la poule et le chimpanzé dans la même case pour en sortir l’humain ? Pourquoi gommer les différences entre tous ces êtres, et souligner les pseudos différences qui isoleraient l’humain ? Pourquoi nier l’individualité des ces êtres ?

C’est le spécisme qui est à l’œuvre ici, qui, comme la xénophobie, élève au rang de droit les différences qui nous séparent des autres individu-e-s. Et en allant plus loin, pourquoi nous obstinons-nous à les ranger dans des groupes, comme on peut le faire des femmes ou des homosexuel-le-s ? Prenons les individu-e-s comme tels, il est nul besoin d’appartenir à un groupe pour pouvoir jouir de liberté. Il est nul besoin d’appartenir à un groupe pour s’exprimer.

Si l’on est séduit-e par l’idée d’anarchisme, par l’idée d’individualisme, la suite logique est de briser ces idées de nature et de barrières spécistes, xénophobes ou sexistes. Cessons de nier l’individu-e et respectons les libertés de ceux qui en éprouvent l’envie.
Nous devons libérer tou-te-s les individu-e-s, tous les Animaux.

π.