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Entre les Chasseurs et la Nature : une Interview avec les Manchester Hunt Sabs

Voici une interview des Manchester Hunt Sabs (activistes contre la chasse) publiée initialement (en anglais) sur Because we Must, site basé en Amérique du Nord qui partage des infos sur l’activisme pour la libération humaine, animale et de la terre. Signalons au passage que la Hunt Saboteurs Association du Royaume Uni, réseau auquel les Manchester Hunt Sabs sont rattaché-e-s, vient de rejoindre l’Anti-Fascist Network (Réseau Antifasciste) : http://antifascistnetwork.wordpress.com.

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Nous sommes heureuses/x de partager avec tout le monde une interview avec les Manchester Hunt Sabs (Saboteurs/euses de chasse de Manchester) ! Dans le contexte d’une opposition croissante aux chasses en Amérique du Nord autour des abattages sélectifs décidés par les gouvernements, et l’augmentation récente des chasses organisées, ils ont parlé avec nous afin de partager quelques astuces et informations sur le sabotage de chasse, et sur les moyens à la disposition des gens pour défendre la nature près de chez elles/eux !

Because We Must : Est ce que vous pouvez expliquer brièvement en quoi consistent les sabotages de chasse pour les personnes qui ne sont pas forcément familières de votre travail, et pourquoi vous vous êtes impliqué-e-s dans ce type d’action spécifique dans votre région ?

Manchester Hunt Sabs : Le Sabotage de Chasse est une forme d’action directe née au Royaume Uni il y a 50 ans. Le principe de base est de perturber une chasse (au renard, au cerf, au lièvre, au lapin) en rendant difficile, voire impossible aux chasseurs/euses d’opérer. Généralement, la plupart des sabotages ont lieu contre des chasses qui utilisent des meutes de chiens. Il s’agit principalement, mais pas toujours, de chasses à courre (à cheval).

BWM : A quelle fréquence sortez vous pour faire ce genre d’actions ? Est-ce que ça dépend de certains critères, ou est-ce que vous vous opposez à toutes les chasses dans votre région ?

MHS : Beaucoup de saboteuses/eurs travaillent et c’est une contrainte avec laquelle il nous faut composer, mais ça se passe pendant la période de chasse (de fin août à mars dans la plupart des endroits) et plutôt les week-ends, même s’il y a aussi régulièrement des actions en semaine lorsqu’on est assez nombreux/ses.

huntsabs1BWM : Depuis combien de temps est-ce que votre groupe, ou des individus dans votre groupe, s’impliquent dans ce genre d’action directe pour les animaux ?

MHS : Personnellement je fais ça depuis bientôt 20 ans, avec des interruptions. A un moment donné c’est une forme d’action qui semblait être sur le déclin, étant donné que la plupart des gens impliqué-e-s commençaient à prendre de l’âge ! De nombreux modes de chasse ont été interdits au Royaume Uni en 2005 et beaucoup de gens ont laissé tomber la lutte à ce moment là car ils/elles avaient l’impression que notre tâche était terminée. Mais au fil des années, il est devenu évident que cette interdiction est largement ignorée par les chasseuses/eurs.

Depuis à peu près cinq ans une nouvelle génération de personnes s’est mise à s’impliquer dans la lutte à mesure qu’elle prenait connaissance de cette réalité, et il y a une véritable résurgence du nombre de groupes par ici. Il y a probablement plus de groupes actifs aujourd’hui que n’importe quand dans les vingt dernières années.

BWM : En Amérique du Nord nous n’avons pas de chasses organisées du même type que celles qui se font au Royaume Uni, mais il y a des battues sélectives, et des tueries d’animaux sauvages organisées par le gouvernement dans des zones précises à un moment donné. Ici les gens commencent à s’organiser autour de ces chasses et à les perturber. Est-ce qu’il y a des conseils ou des enseignements que vous voudriez partager avec les gens qui essaient de s’organiser contre une chasse autorisée par la loi en Amérique du Nord ?

MHS : C’est très difficile de donner des conseils, sachant que votre législation et votre culture de la chasse diffèrent énormément des nôtres. Soyez adaptables, prudent-e-s et ne vous faites pas prendre ! Tirez avantage des médias sociaux pour contourner les médias dominants et faire passer votre message. Ne sous-estimez pas les possibilités d’action d’un petit nombre de personnes organisées.

BWM : Est-ce que vous pouvez nous faire partager certaines victoires ou succès remportés par le passé par votre groupe, ou par des saboteuses/eurs de chasse avec qui vous avez travaillé ?

MHS :
Chaque fois qu’on apprend qu’un-e animal-e échappe à des chasseurs/euses c’est une victoire. Les Saboteurs/euses de chasse (parmi d’autres groupes engagés dans des campagnes) ont été largement accusé-e-s d’avoir provoqué « l’échec » de la première étape de l’élimination des blaireaux dans deux zones du Royaume Uni en 2013. Définitivement on considère ça comme une victoire, car même si l’élimination continue elle a couté beaucoup plus cher que prévu, et les résultats sont bien en-deçà des objectifs annoncés.

BWM : Est-ce que vous avez l’impression qu’il y a des enseignements ou des leçons que vous avez appris en faisant ça qui pourraient s’appliquer de manière plus large au sein des mouvements de libération animale, ou peut-être dans d’autres formes de résistance ou d’activisme ?

huntsabs3-248x139MHS : Ça varie en fonction des groupes, et des causes qu’ils défendent. J’ose espérer que nous, les Manchester Sabs, nous sommes vu-e-s comme des gens plutôt clairs politiquement et terre à terre. On essaie d’être ouvert à de nouveaux/lles membres mais on n’accepte pas de racistes, d’homophobes ou de sexistes. Il faut accepter le fait que tout le monde n’ira pas aussi loin que soi, que chacun-e a des limites à l’engagement qu’elle/il peut fournir, et que ceux/celles qui vont moins loin que d’autres ont toujours des contributions importantes à apporter à ce qu’on fait.

BWM : Comment est-ce que les gens, au sein et en-dehors des mouvements de libération animale, réagissent à ce genre d’activités ? Est-ce que vous trouvez que vous êtes soutenu-e-s comme il faut dans ce que vous faites, ou est-ce que c’est vraiment aux individu-e-s impliqué-e-s de prendre ça à cœur sans attendre de retour ?

MHS :
On bénéficie d’un bon soutien. Le sabotage de chasse est généralement vu comme l’avant garde de l’action directe au Royaume Uni. On n’est pas un groupe qui mène une campagne, on est la dernière ligne de défense pour les animaux victimes de la chasse. Il y a une perception historique, créée par la presse et les pro-chasse, qui ne reflète pas les sabotages d’aujourd’hui et qui rend parfois les gens « normaux » méfiant-e-s vis-à-vis de nous. Notre travail contre l’élimination des blaireaux nous a mis en contact avec beaucoup de ces gens, et je pense a élargi non seulement le soutien qu’on reçoit, mais aussi le type de personnes qui nous rejoint.

BWM : Est-ce qu’il y a quoi que ce soit que des individu-e-s peuvent faire pour aider à soutenir votre groupe ou vos efforts à distance ?

MHS : Oui. Les dons sont toujours bienvenus ! Suivez ce qu’on fait en ligne, en particulier par touiteur et Fessebouc. Il y a de plus en plus d’actions menées sur les médias sociaux qui peuvent aider à ce qu’on fait sur le terrain.

BWM : Si vous aviez la possibilité de dire une chose aux gens qui chassent des animaux pour le sport ou pour leur propre plaisir, qu’est-ce que ce serait ?

MHS : C’est une question difficile. On n’est pas là pour débattre avec elles/eux ou les faire changer d’avis, ce n’est pas ce qu’on fait. C’est difficile pour moi de comprendre leur manière de raisonner. Mais ce qui me viendrait à l’esprit, c’est probablement « Grandissez et trouvez vous un loisir convenable – on est en 2014, votre époque et l’époque de votre « sport » sont révolues ».

BWM : Est-ce que vous avez un mot de la fin avec lequel vous voudriez nous quitter, pour les personnes qui pourraient envisager de s’impliquer dans le sabotage de chasse, ou de s’organiser contre les chasses et les battues près de chez elles/eux ?

MHS : Tous les gens dans notre équipe ont atterri là en suivant des chemins différents et pour des raisons différentes. Tout le monde a une première fois et la plupart des gens ne connaissent personne quand ils arrivent chez nous. Le sabotage peut être une expérience effrayante, amusante, hilarante ou ennuyeuse. Mais quand tu vois ton premier renard ou ton premier lièvre s’enfuir d’une chasse grâce à quelque chose que tu as fait… c’est dur de ne pas foncer dedans tête baissée.

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Pour suivre le travail des Manchester Hunt Sabs :
http://www.nwhsa.org.uk
http://www.[fessebouc].com/ManchesterHuntSabs

La Terre D’abord n’est pas Straight Edge !

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De nombreuses/eux végan-e-s militant-e-s connaissent probablement la Terre d’abord, LTD pour les intimes. Très actif, se présentant comme dédié au véganisme et à l’écologie radicale, il s’agit d’un des rares sites internet en français abordant ces sujets sous un angle qui se veut radical et anticapitaliste, ce qui lui a permis d’acquérir une certaine notoriété dans les milieux végans radicaux dans l’état français. Reprenant le nom du réseau éco-anarchiste Earth First! (qui n’a aucun lien avec LTD), ce site qui se revendique végan straight edge fait l’apologie d’une culture « positive » et prône la mise en place d’une société égalitaire, débarrassée de l’exploitation animale et de la Terre, ainsi que du capitalisme.

Jusque là, tout va bien. Seulement, dès qu’on creuse un peu derrière la façade progressiste que se donnent les personnes qui gèrent LTD, on s’aperçoit qu’elles défendent des comportements et des idées clairement autoritaires et perpétuent nombre d’oppressions dans lesquelles elles se complaisent visiblement, restant hermétiques à toute critique de leur idéologie rigide. Celle-ci se base en bonne partie sur la défense leurs privilèges d’hommes cis* blancs… Je considère ici que toutes les personnes de la Terre d’abord appartiennent à la fois à ces trois catégories parce que c’est ce que j’ai pu constater jusqu’ici, ainsi que toutes les personnes avec qui j’ai pu en parler. Il semble important de préciser en effet qui sont ces personnes et de quelle position elles parlent, dans le sens où cela influe sur leur discours et les intérêts qu’elles défendent.

La Révolution n’est pas un dîner de gala

En premier lieu il est important de savoir que, bien que cela ne soit jamais explicité et même carrément dissimulé sur leur site, l’équipe de LTD sont les uniques membres du Parti Communiste Marxiste Léniniste Maoïste (PCMLm). Comme son nom l’indique, cette organisation groupusculaire, qui se rêve comme parti de masse du prolétariat, se revendique ouvertement du marxisme léninisme ainsi que de ses variantes parmi les plus autoritaires, le stalinisme et le maoïsme.

Pour celles/ceux à qui cela n’évoque pas grand chose, rappelons que Staline est celui qui a parachevé l’oeuvre de Lénine en parvenant au pouvoir en URSS dans les années 20, emprisonnant et massacrant en masse tou-te-s les opposant-es politiques réel-les ou supposé-e-s au nom de la révolution prolétarienne, entretenant volontairement des famines meurtrière afin de briser la résistance populaire à l’étatisation forcée de l’économie, déportant dans le sang des peuples entiers colonisés par l’état russe. Mao n’a pas valu beaucoup mieux, appliquant grosso-modo la même politique à la Chine dans les années 50 à 70, régnant par la terreur et rompant même avec l’URSS lorsqu’il a jugé que celle-ci déviait trop des principes staliniens. Il s’agit là de l’héritage politique du PCMLm, qui représente aujourd’hui la ligne la plus dogmatique de ce qui reste du maoïsme dans l’état français, et dans laquelle s’inscrit de fait LTD. En parcourant le site du PCMLm (1), on s’aperçoit en effet que les deux sites partagent les mêmes obsessions, notamment sur « LE » queer et « LE » genre, qu’ils considèrent comme d’horribles idéologies libérales à abattre. Nous y reviendrons plus loin.

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Hardline,  sexisme et homophobie

LTD revendique un lien avec le mouvement hardline, composante de la scène végan straight edge apparue au début des années 90 aux Etats-unis. Il serait trop long de faire ici une critique globale de ce mouvement mais, pour faire court, il a été lancé par le groupe de hardcore Vegan Reich, qui en a posé les bases dans un manifeste accompagnant leur premier album. Ce manifeste, qui prône par ailleurs la guerre totale contre les exploiteurs/euses d’animaux, condamne explicitement l’avortement des humain-e-s, vu comme un assassinat, ainsi que l’homosexualité soit-disant contraire à »l’Ordre naturel ». Ces positions réactionnaires, ultra-homophobes et ultra-sexistes, sont malheureusement toujours présentes dans une partie du mouvement vegan straight edge à travers le monde.

Il faut remarquer par ailleurs que certain-e-s végan-e-s straight edge ont tenté de se réapproprier le mouvement hardline dans une démarche progressiste, en se désolidarisant de ces positions. Pour moi, il est évident cependant qu’il n’y a rien à tirer d’un mouvement qui part sur des bases aussi oppressives, et qu’il n’est pas possible de  s’en réclamer sans soutenir aussi de fait des comportements sexistes et homophobes (comme le tabassage d’homos ou l’attaque de cliniques pratiquant l’avortement, pratiques qui oppriment et tuent tous les jours). C’est ce que fait pourtant la Terre d’Abord, qui par souci d’honnêteté (ce serait un peu gros de faire comme si de rien n’était) nous précise tout de même qu’historiquement ces positions font partie du mouvement hardline(2), mais ne s’en distancie même pas clairement et se contente d’une anti-homophobie de façade. Sur leur site, le hardline est principalement présenté comme une idéologie progressiste et positive dont devrait s’inspirer le mouvement pour la libération animale. L’homophobie et la négation du droit à l’avortement ne sont donc visiblement pour eux que des détails sans importance…

En réalité, sur tout ce qui concerne les questions de genre et de sexualité, LTD a des positions réactionnaires,  sexistes, homophobes et transphobes*.

Droit à l’avortement

Sur la question de l’avortement, LTD a récemment publié un article sur l’IVG (Interruption Volontaire de Grossesse)(3). Dans cet article, LTD affirme son soutien au droit à l’avortement, MAIS…  précise qu’elle « n’apprécie pas l’avortement, qui est à éviter autant que possible. » Reprenant un argumentaire partagé par les mouvements fascistes et réactionnaires anti-IVG et certain-e-s végan-e-s straight edge, les auteurs de l’article expliquent qu’il s’agit du meurtre d’un foetus, « une vie qui s’élance vers son départ, vers la naissance, donc à préserver, dans la mesure du possible. »

Ils présentent l’avortement comme un produit du libéralisme capitaliste, une objectification d’un être vivant, passant sous silence tous les rapports de pouvoir qui entourent l’avortement et la grossesse. Qui est susceptible de tomber enceint-e ? Les personnes possédant un utérus, femmes cis, personnes trans ou autres, infériorisé-e-s socialement. Parmi ces personnes, qui a le plus de chances de vivre une grossesse non désirée ? Qui a le plus de difficultés à accéder à des moyens de contraception ou à un avortement ? Les personnes pauvres et/ou racisé-e-s. Mais de tout ça les auteurs ne disent rien, se contentant d’asséner de vieux poncifs sexistes du haut de leurs privilèges d’hommes cis blancs et de faire culpabiliser les personnes qui choisissent d’avorter, exactement comme cela se passe dans notre société sexiste, raciste et classiste.

Dans le même ordre d’idée, LTD a également publié un article présentant des photos de foetus d’animaux/les non-humain-es en appelant à « s’émerveiller » devant elles(4).  C’est exactement ce que font les réactionnaires anti-IVG avec des foetus humains, afin de faire culpabiliser les personnes enceintes et de les faire renoncer à l’avortement. LTD peut bien critiquer « les obscurantistes religieux [qui] ont tout intérêt à laisser les femmes dans la méconnaissance d’elles-même », ils font exactement la même chose (ainsi qu’à toutes les personnes non-femmes concerné-e-s par l’avortement). Si LTD prétend véritablement défendre le droit à l’avortement, qu’ils ferment leur gueule sur une question qui ne les concerne pas et cessent de dire à leur place ce que devraient faire les personnes susceptibles de vivre une grossesse.

Genre et Queer

Si sur certains sujets comme l’homosexualité ou l’avortement LTD tente de se donner une image progressiste et émancipatrice, sur d’autres questions ils assument clairement leurs positions réactionnaires et oppressives.

Aussi LTD est farouchement opposé à ce que, comme les réactionnaires, ils appellent « la théorie du genre », espèce de fantasme dans lequel ils réunissent pêle-mêle tout ce qui remet en question le monde hétéro-patriarcal depuis lequel ils écrivent(5). Pour LTD, le fait de raisonner en termes de genres, de ne pas définir les individu-e-s et leurs comportements par leurs seuls organes génitaux, est une invention des « partisans fanatiques du capitalisme, qui voient tout avec les yeux de l’individu, supprimant toute notion de société, de culture, et évidemment de Nature. Ultra-libéruxl (sic), ils disent même qu’on doit « choisir » son sexe, devenu un « genre » ».

Pour ces raisons ils détestent donc les queers, qui reviennent de manière obsessionnelle dans leurs articles, et qui sont vus comme les agents ultra-libéraux de la pseudo « théorie du genre », prônant « une négation des définitions mêmes de la notion d’homme et de femme ». Cette vision est en réalité bien proche de celle diffusée à l’heure actuelle par les réactionnaires, dont LTD reproduit d’ailleurs un des communiqués dans l’article cité plus haut, en le critiquant mais en précisant qu’ils sont d’accord avec toute la première partie du texte, qui explique grosso-modo que les hommes et les femmes sont défini-e-s par leurs organes génitaux, et que tout le monde doit rester à sa place dans le monde sexiste, homophobe et transphobe voulu par la « Nature ».

On peut en effet déplorer avec LTD et l’extrême droite les conséquences catastrophiques d’une telle idéologie : l’écroulement des oppressions sexistes sous les coups de femmes tabassant leurs violeurs à coups de battes de baseball, des émeutes de trans* brûlant les voitures des fascistes avec les fascistes dedans, des gangs de pédés et lesbiennes arpentant les rues pour casser quelques côtes à leurs agresseurs/euses, réduisant les homophobes au silence. En gros la libération des opprimé-e-s par les opprimé-e-s eux /elles -mêmes, et bien sûr la fin des privilèges de mecs cis* de LTD…

Rappelons qu’en niant l’existence des rapports de genre, en se référant continuellement à ce qu’ils appellent la « Nature » mais qui n’est rien d’autre que leurs préjugés de dominants, LTD ne fait rien d’autre que relayer les discours sexistes, homophobes et transphobes, qui depuis des millénaires légitiment l’oppression de certain-e-s humain-e-s en raison de leur apparence physique, de leur identité de genre ou de leurs pratiques sexuelles. Il serait en réalité largement appréciable qu’ils ne tentent pas de se dédouaner de leur responsabilité dans la perpétuation de ces oppressions simplement en faisant foi d’un antisexisme pitoyable, qui n’apparaît jamais autrement que pour rabaisser les personnes trans et non hétéros.

La transphobie* c’est naturel

Ce sont certainement les personnes trans* qui sont le plus l’objet de la haine de LTD. Rapportant dans un article une action menée par des personnes queers* à Portland aux États-Unis contre le stand d’une organisation écologiste, visant à dénoncer la transphobie de celle-ci(6), LTD y fait une description pour le moins brouillonne des bases politiques de ces personnes. Ne comprenant visiblement pas la différence entre le fait de se revendiquer du mouvement queer et le fait d’être trans, ils alignent les propos transphobes, définissant l’ensemble des personnes trans comme un bloc homogène de queers particulièrement virulents, d’individualistes forcenés, « produit[s] « post-moderne[s] » de l’ultra-libéralisme » cherchant à « contourner le patriarcat » pour conserver leurs privilèges. On reconnaît là une attaque formulée par certain-e-s féministes et pro-féministes transphobes, que reprend LTD comme caution pro-féministe. Et, argument ultime, les auteurs de l’article nous expliquent que prendre des hormones de synthèse n’est pas straight edge, et que les personnes trans ne peuvent donc pas l’être. Signalons au passage que de nombreuses personnes trans se définissent ainsi sans pour autant prendre d’hormones, ce qui d’ailleurs ne regarde absolument pas les hommes cis de LTD.

Dans leur traque forcenée de ce qui est soi-disant naturel, et surtout de ce qui ne l’est pas, LTD assume donc ouvertement que les personnes trans n’ont pour eux pas droit à l’existence. Cette position, d’une violence inouïe à l’encontre des personnes trans, est malheureusement conforme au traitement qui leur est réservé dans le monde ou nous vivons, où tout est fait pour les violenter, les inférioriser et les exclure. Rappelons au passage que rien qu’en 2012, 238 meurtres de personnes trans ont été recensées à travers le monde, ce qui ne représente qu’une faible minorité de tous les assassinats non pris en compte ou imputés à d’autres causes. La Terre d’abord, comme tant d’autres personnes, contribue directement à cet état de fait en alimentant l’idée que les personnes trans seraient des erreurs de la « Nature » à éliminer. Dans une optique de libération totale, il semblerait pourtant plus éthique d’éliminer la Terre d’abord…

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Troisième X et consentement

Dans ses délires réactionnaires, LTD tente également de s’ériger en gardien moral de la sexualité. Ils prônent le respect de ce qu’ils appellent le « troisième X » du mouvement straight edge (7), fustigeant les « anarcho-edges » qui « considère[nt] qu’on peut coucher avec n’importe qui, du moment qu’il y a le « respect » ». Pour LTD au contraire, « Ce dernier point, qui forme le troisième « X » du fameux « XXX », ne signifie pas simplement « respecter » ou « avoir des sentiments », il signifie que la sexualité va de pair avec une relation prolongée, avec le couple. »

Il serait trop long ici de faire une critique de l’injonction au couple exclusif, vu la plupart du temps comme seul modèle de relation possible, qui existe dans la société où nous vivons, et de toutes les souffrances et oppressions, notamment sexistes, qu’elle contribue à faire vivre à un nombre incalculable de personnes. Il est clair cependant que d’autres modes de relationnage ne sont pas forcément plus épanouissants pour les personnes qui les expérimentent, et rarement exempts de sexisme, de coercition et de respect de l’autonomie de chacun-e.

LTD cependant n’a visiblement aucune envie de se demander ce qui est problématique dans les relations et le sexe entre les personnes : pour eux, ce n’est ni le sexisme, ni l’hétéropatriarcat, ni la culture du viol. C’est simplement le « libéralisme capitaliste », excuse commode pour prôner un discours ultra-réactionnaire sur le couple exclusif qui serait exempt d’oppressions, crachant sur toutes les tentatives, notamment de féministes et de personnes non-hétéros, de trouver des formes de relationnage plus égalitaires et émancipatrices. Est-ce que LTD se rend compte de la proportion de viols et de violences sexistes au sein des couples monogames ? Probablement pas, puisqu’en tant qu’hommes cis ils sont du bon côté de la barrière, celui des dominants.

LTD a également écrit deux articles mémorables intitulés « Dominique Strauss-Kahn n’est pas straight edge »(8) et « François Hollande n’est pas straight edge »(9), où ils dénoncent la prétendue « perversion » de ces deux ordures politiciennes. Ils y mettent une affaire de viol et une infidélité conjugale sur le même plan, ne citant même pas le nom de Nafissatou Diallo, violée par Strauss-Kahn dans une chambre d’hôtel. En effet, le problème n’est pas pour LTD qu’une femme noire et pauvre se soit fait violer par un riche politicien blanc, mais que Strauss-Kahn, capitaliste pervers et «  insatisfait », ait cherché « à fuir ses pensées en les noyant dans l’alcool, ou bien les drogues, ou encore la sexualité. » Rien sur l’agression vécue par Nafissatou Diallo, sur son consentement, sur son point de vue. Pour LTD la seule chose importante est de prôner « l’amour » contre « la baise », expressions toutes faites qui ne veulent rien dire et montrent bien que le viol et le sexisme ne sont pas des problèmes pour eux.

Utiliser le mouvement straight edge comme prétexte à cette idéologie sexiste et pro-viol est une vaste blague. « Le » mouvement straight edge n’a jamais eu de discours clair et cohérent là-dessus, et pour cause puisque dès le début chacun-e en a fait sa propre interprétation, particulièrement sur le sexe. Il y a des straight edge pro-monogamie, d’autres qui vivent des relations libres, d’autres anti-sexe ou asexuel-le-s, et parmi toutes ces personnes certaines ont des comportements abusifs, sexistes ou oppressifs envers les personnes avec lesquelles elles relationnent. C’est déplorable et il est nécessaire de combattre ces comportements, mais ça n’a aucun rapport avec une prétendue « perversité » ou le fait de ne pas être en couple monogame, et personne n’est légitime à dire que certaines personnes sont de « vrai-e-s » ou de « faux/sses » straight edge du fait de leur mode de relationnage. La monogamie n’a rien à voir avec le respect et l’attention qu’on porte aux personnes avec qui on relationne, et dire le contraire c’est défendre une vision réactionnaire et passer sous silence toutes les oppressions que vivent énormément de gens qui vivent en couple exclusif.

Prostitution et porno

Dans plusieurs articles, notamment celui cité plus haut (7), LTD exprime également sa position pour l’abolition de la prostitution. Ils n’expliquent jamais pourquoi en détail, mais à la lecture de leur site on en déduit qu’ils considèrent qu’il s’agit d’une activité capitaliste et immorale, qui encourage la « perversion », les « faux sentiments » (en opposition aux « sentiments vrais » dont on ne comprend jamais vraiment ce que c’est). Ils ne se donnent même pas vraiment la peine de parler de l’oppression des femmes qui se prostituent comme on pourrait s’y attendre, mais on reconnaît des arguments rabâchés un nombre incalculable de fois par les abolitionnistes de la prostitution.

Comme la plupart des abolitionnistes, LTD ne montre en fait que peu d’intérêt pour le bien-être des travailleurs/euses du sexe, car leur position est avant tout moraliste. En témoigne un article du PCMLm, écrit donc par les personnes de LTD, qui dit explicitement qu’après leur fantasmatique révolution maoïste, « les personnes se prostituant seront réinsérées administrativement dans la société ou, si elles ne sont pas volontaires pour cela, passeront par la case rééducation en camp de travail », un exemple déjà appliqué « par l’Union soviétique de Lénine et Staline, par la Chine populaire de Mao Zedong. » (10) Il suffit de regarder l’activité à l’heure actuelle d’organisations comme le mouvement du Nid, association catholique qui « réinsère » les personnes se prostituant en les exploitant, les stigmatisant et les maintenant dans une précarité permanente, pour frémir à l’idée de ce à quoi ressemblerait les goulags rêvés par LTD.

La prostitution n’est certes pas une activité merveilleuse et épanouissante, en tout cas pas pour tout le monde, loin de là. La plupart de travailleuses/eurs du sexe en chient, prennent des risques qui sont moins présents ailleurs (viols, IST…) et beaucoup se font exploiter par des macs, il n’est pas question de le nier. Mais pour bien des personnes le travail salarié non sexuel est tout aussi destructeur et oppressant, sans pour autant qu’on parle de mettre les salarié-e-s dans des camps pour les faire revenir dans le droit chemin. Si la prostitution est une activité souvent dure, c’est en grande partie parce que les individu-e-s qui l’exercent se prennent de plein fouet l’oppression patriarcale et la culture du viol qui existent partout ailleurs. Et si des personnes en viennent à gagner de quoi vivre de cette manière, c’est souvent soit parce que le salariat est considéré comme une solution pire par ces personnes, soit parce qu’il ne leur est tout simplement pas accessible. Et il en sera de même dans que le capitalisme sera debout. Stigmatiser la prostitution comme particulièrement inhumaine revient la plupart du temps à cautionner le salariat et son cortège d’horreurs et d’exploitation, et surtout à faire des personnes qui se prostituent des pantins aliénés auxquels toute capacité de décision est niée, un moyen pratique pour les réprimer et prendre des décisions sur leur vie sans les consulter. En tout cas, ce n’est encore une fois certainement pas à La Terre D’abord, pas plus qu’à qui que ce soit d’autre, de décider à la place des personnes qui se prostituent ce qui est bien ou mal pour elles.

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A vrai dire, il est tout à fait légitime de critiquer l’industrie capitaliste autour du sexe qui perpétue les rapports marchands et énormément de rapports de domination, sexistes ou autres, mais ce n’est absolument pas une raison pour stigmatiser les travailleurs/euses qui en vivent. La société oppressive où nous vivons s’en charge déjà… LTD critique par exemple les auteur-e-s de la vidéo porno vegan antifa Passif Fist (11), les qualifiant d’«  alliés objectifs [de l’extrême droite] par leurs provocations décadentes ridicules » et les accusant de « crucifier leur propre dignité et leur propre pudeur ». Ce faisant ils font une confusion complète entre les oppressions véhiculées par la plupart du porno, notamment commercial, et un film amateur faisant la promotion d’une sexualité respectueuse et positive, notamment en montrant du sexe consensuel et protégé. Passif Fist visant précisément à emmerder les nationalistes et leurs complices, qui perpétuent des oppressions racistes et autoritaires au sein de la cause animale, son seul et unique rapport avec du porno capitaliste n’est pas qu’il perpétue les mêmes oppressions, mais bien qu’il montre des gens faisant du sexe ensemble. C’est bien là tout ce qui offusque LTD, qui condamne ce film non pas parce qu’il engendrerait des oppressions, mais pour défendre une morale abstraite et réactionnaire.

En conclusion

Il y aurait encore beaucoup à dire sur La Terre D’abord, par exemple sur leur opportunisme politique, leurs positions autoritaires et anti-anarchistes, leur condamnation de nombreuses actions directes, de certaines luttes de libération nationale, leurs remarques racistes… Que ce soit clair, la promotion d’une culture végan straight edge, positive et respectueuse, et d’une lutte pour la libération totale se battant à la fois pour les animaux humain-e-s, non humain-e-s et pour tous les êtres vivants est une nécessité. Le massacre des animaux et des écosystèmes à l’échelle planétaire n’est pas acceptable. Les rapports d’oppression dans les relations entre les personnes et l’autoaliénation par les drogues, encouragés par la société où nous vivons, doivent être combattus, et il est tout à fait pertinent de mener ce combat de front avec celui pour la libération animale.

Mais que La Terre D’abord se serve de tout ça comme excuse à leurs comportements oppressants n’est pas tolérable. Il ne s’agit pas de détails sans importance, mais bien des bases politiques de La Terre D’abord : une ligne politique dogmatique et autoritaire, la défense de leurs privilèges d’hommes cis blancs et de l’hétéropatriarcat, une morale réactionnaire qui ne participe à libérer personne, mais au contraire à opprimer davantage toutes les catégories d’humain-e-s déjà oppressées partout dans notre société. Parler de compassion pour la Terre et les animaux dans un tel contexte n’a pas de sens : si LTD veut mettre les putes dans des camps et se débarrasser des personnes trans, qui peut croire sérieusement qu’ils sont capables de prendre en compte les intérêts des animaux non-humain-e-s tels qu’ils/elles les ressentent, et pas comme LTD a décidé qu’ils étaient ?

A vrai dire, que les personnes de LTD soient sincères ou non dans leur démarche importe peu : ce qui importe vraiment, ce sont tous les articles orduriers qu’ils vomissent à la gueule des femmes, des personnes trans, des homosexuel-le-s, des travailleuses/eurs du sexe et d’à peu près toutes les minorités opprimé-e-s. C’est tout le mal qu’ils font en perpétuant les oppressions déjà présentes partout pour ces personnes. Si LTD veut  vraiment pouvoir se revendiquer de la libération totale, qu’ils cessent immédiatement de contribuer à toutes ces oppressions, s’excusent auprès de toutes les personnes qu’ils ont blessées et changent immédiatement leurs comportements et leurs propos. C’est malheureusement peu probable… En tout cas, il me semble primordial que les activistes pour la libération animale soient conscient-e-s de tout ce qui rend la vie dans ce monde si insupportable pour certain-e-s et  combattent toutes les oppressions, d’où qu’elles viennent.

Un-e genderqueer* végan-e straight edge anarcho-punk antispéciste nihiliste

*Cis : terme formé en opposition à trans, désigne une personne qui se définit comme appartenant au genre qui lui a été assigné à la naissance. Par exemple, les gens de la Terre d’abord ont été assignés hommes à la naissance et se considèrent eux-même ainsi, ce qui fait d’eux des hommes cis.

*Genderqueer : personne qui ne s’identifie pas au sein du système binaire de genre « homme/femme »

*Queer : Mouvement issu des luttes LGBTI radicales, qui remet en cause les catégories d’identité sexuelle : identités de genre (homme et femme) et d’orientation sexuelle (hétérosexuel-le et homosexuel-le). Le queer ne se limite pas à combattre les inégalités ou les dominations entre ces catégories – l’homophobie ou le patriarcat – mais remet en cause l’existence même de ces catégories.

*Trans : Personne dont le genre n’est pas celui qui lui a été assigné à la naissance. Certaines personnes trans n’ont pas de genre, d’autres en ont plusieurs, d’autres s’identifient en dehors des genres binaires, tandis que d’autres encore sont des hommes et des femmes.

*Transphobe : désigne les oppressions que subissent les personnes trans du fait de leur transidentité, l’immense majorité du temps de la part de personnes cis.

(1) www.lesmaterialistes.org

(2) www.laterredabord.fr/articles9/hardline2.html

(3) www.laterredabord.fr/?p=16408

(4) www.laterredabord.fr/?p=16358

(5) www.laterredabord.fr/?p=16441

(6) www.laterredabord.fr/?p=14875

(7) www.laterredabord.fr/?p=15960

(8) www.laterredabord.fr/?p=9583

(9) www.laterredabord.fr/?p=16393

(10) www.lesmaterialistes.com/pcmlm-document-45-prostitution-manifeste-343-salauds

(11) www.laterredabord.fr/?p=15716

Dernière minute : droit de réponse reçu de La Terre D’abord (26 avril)

On n’en a rien à faire de ton mail délirant qui n’a aucun intérêt à part la promotion de ton ego et la convergence avec le futur carton du FN aux prochaines élections, dans le grand mépris des animaux qui ne servent que de faire-valoir potentiel à tes conceptions perverses.

En clair casse toi sale faf!

Merci de votre soutien et content-e-s de voir que vous avez décidé de vous remettre en question ! Salutations internationalistes !

Les xénophobes sont les bienvenuEs dans la PA ?

Le 24 novembre 2012 à eu lieu à Paris la «marche contre la fourrure », regroupant de nombreux collectifs, associations et militants luttant pour la protection animale. Beaucoup se sont félicités du nombre de participant à cette manifestation mais sans se soucier de qui été venu grossir leur rang.

Nous dénonçons depuis longtemps l’argument bien trop souvent entendu dans la P.A. comme quoi « tous ceux qui luttent pour aider les animaux sont les bienvenue », notamment avec la Fondation Brigitte Bardot et les propos haineux de sa figure de proue. Nous mettions en garde contre ce laxisme vis-à-vis de paroles racistes dans les rangs de la P.A. et contre une récupération de ces luttes par l’extrême droite.

Ce qui est arrivé le 24 montre bien que nos craintes étaient fondées. Le groupuscule fasciste et ultra violent « 3ème voie » s’est invité à cette marche, brandissant une banderole contre la fourrure, défilant sans être inquiété parmi les nombreu-ses-x autres militant-e-s présent-e-s et posant même sur des photos avec certain-e-s.

Le plus grave est que certains arrivent encore à défendre leur venue.

Sur la page de la manifestation, alors que nous prévenions les militants de l’arriver de ces groupes fascistes et xénophobes, nous avons subi une levée de bouclier, et avons été exclu de la discussion. des propos négationnistes, voir pro nazis ont été proféré alors qu’une majorité de militant se disant « apolitique » ne les rejettaient pas, allant meme jusqu’à défendre leurs auteurEs.

Comment des personnes se disant pour la libération animale peuvent tolérer la présence de militants de troisième voie, et la tenu de propos aussi scandaleux ?
La lutte pour le droit des animaux est une lutte qui dénonce avant tout la discrimination qui leur est faite et la violence et asservissement qui en découle.
Accepter ce genre de groupuscule et leur discours, c’est aller contre les idées même de ce combat.

En tant que militants pour la libération animale et humaine, nous sommes contre toutes formes de discriminations quelle qu’elle soit et dénonceront toujours ce genre de groupes et leurs idées puantes. Et ceux qui en arrivent à les défendre seront désormais comptés dans leur rang. Nous devons avoir des idées claires et être déterminés si nous voulons que nos luttes avancent et garder une crédibilité entre nos convictions et nos actes.

Nous resterons ferme face au racisme et ceux qui propagent des idées fascistes !!!
touche pas à ma peau

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Un premier pas vers l’abolition de la vivisection et de l’expérimentation animale :

Pour plus d’informations sur nos positions face à l’expérimentation animale, vous pouvez venir vous renseigner ici

Depuis plusieurs mois, une campagne internationale, avait pour but de surveiller les activités de la commission européenne sur les cosmétiques, afin de maintenir l’échéance de mars 2013 pour l’interdiction de mise sur le marché de cosmétiques qui auraient été pour tout ou partie testé sur des animaux.

Lundi 11 mars 2013

l’entrée en vigueur de cette loi est enfin avérée, et nous pouvons nous réjouir de ce que désormais, les compagnies ne devraient plus pratiquer de tests sur les animaux car elles ne pourraient plus les commercialiser.

Le chemin est long vers la fin totale de l’expérimentation animale.
La médecine, la toxicologie et tous les domaines qui y font appel continueront à procéder aux tests.
Il reste donc encore beaucoup de travail pour les personnes qui tentent de trouver des arguments toujours plus convaincants pour convaincre les chercheurEs et toxicologues.

Il reste beaucoup de travail pour les militantEs qui veulent enrayer cette machine infernal.

Pour ceux et celles qui veulent avoir plus d’information, vous pourrez les trouver ici

Contact : cala(at)riseup(dot)net remplacer (at) par : @ et (dot) par : .

Affichages, droits et moyens d’action

Dans la lutte véganarchiste, il est important d’être visible. Il vient alors naturellement à l’idée d’investir les rues et les espaces publiques avec tracts et affiches. Néanmoins, et surtout dans les espaces publiques, la loi est stricte quant au droit d’affichages.

Nous regroupons ici un maximum d’informations sur le droit d’affichage, les risques encourues en cas d’affichage illégal, ainsi que les méthodes et conseils que nous préconisons d’utiliser.

Vous trouverez d’ailleurs la liste des panneaux d’affichage libre, ainsi que différentes affiches en lien.

Où poser les affiches ?

Il est d’abord judicieux de poser les affiches dans les commerces. En effet, celle-ci ne se verront pas enlevées ou déchirées par l’opposition, elles resteront à l’abri de l’humidité et seront visibles par tout les usagers du commerce. Cela ne nécessite que du scotch, ce qui est bien pratique.

Les principaux magasins à cibler seront les magasins bio, les supermarchés, les salles de concerts, pharmacies, tabacs, bars, restaurants…

Ensuite, il peut être efficace de mettre une affiche sur les fenêtres des habitations qui donnent sur la rue, de préférence au rez-de-chaussée ou au premier étage des logements de militants ou sympathisants. On peut également en mettre sur la porte d’entrée, à l’intérieure des vitres de voiture (attention aux représailles des adversaires de lutte les plus violents, Pro-corrida, Pro-vivisection…).

Dans un deuxième temps, il faut occuper l’espace publique, en l’état des panneaux d’affichage libre. Dans le cas de Bordeaux (je ne sais pas pour les autres villes, mais je pense bien que ce sera la même législation), ces panneaux sont réservés aux à la libre expression, et ce afin d’éviter de se retrouver avec des affiches collées n’importe où, ce qui est répréhensible (nous en reviendrons plus loin).

Il faut savoir que certains de ces panneaux sont exclusivement réservé aux assos et militants politiques, et sont interdits aux publicistes qui comme on peut le voir en abusent. Ainsi, ne soyez pas inquiet de recouvrir ces pubs, vous le faite pour le bien de tous.

 

Un bon slogan militant vaut mille fois plus que cette pollution d’annonce consommatoire qui nous assaille en permanence. Croyez bien qu’une petite affiche ironique fait son effet.

Les peines encourues si l’affichage est illégal.

La législation sur l’affichage dit « sauvage » est surtout pour dissuader et canaliser les publicitaires qui on le sait ont les dents longues. C’est la loi n° 79-1150 du 29 décembre 1979.

Il faut savoir que c’est le maire ou le préfet qui a l’autorité pour faire retirer les affiches illégales. Dans le cas où cette publicité serait dans une propriété privé, il faut que ce soit à la demande du propriétaire, ou bien que celui-ci soit informé de la démarche au préalable.

« En cas d’absence de déclaration préalable, l’article L. 581-29 du code de l’environnement donne pouvoir au maire ou au préfet de faire procéder d’office à la suppression immédiate de cette publicité, sous réserve, dans le cas où elle se trouve dans une propriété privée, de la demande du propriétaire ou de son information préalable. Les frais d’exécution d’office sont supportés par la personne qui a apposé ou fait apposer cette publicité, ou si celle-ci est inconnue, par celle pour laquelle la publicité a été réalisée. ».

Le contrevenant s’expose à une éventuelle astreinte de 75 euros, mais il risque également une amende administrative de 750 euros (art. L. 581-26 du code de l’environnement) en l’absence de déclaration préalable.

L’article L. 581-34 de ce code sanctionne d’une amende délictuelle de 3 750 euros l’affichage sauvage en des lieux interdits, l’amende délictuelle est applicable autant de fois qu’il existe de publicité en infraction. Ainsi, nous vous conseillons de bien faire gaffe où vous posez vos affiches.

J’aimerais revenir sur une petite phrase anodine mais qui peut se révéler très néfaste, comme un retour de flamme : « ou si celle-ci est inconnue, par celle pour laquelle la publicité a été réalisée ». Cela signifie que, dans le cas d’affiches appartenant clairement à une association, ce peut être l’association, est notamment en la personne de son président (qui est le responsable pénale de l’association) qui sera responsable et devra payer les amendes et autres frais. Il est alors primordial de ne pas engager la responsabilité des associations et de leurs présidents dans ces affichages. Lors d’une campagne d’affichage, il faut rester dans la légalité. Les initiatives personnelles ne devront pas utiliser le matériel de l’association, au risque de l’entrainer dans un maelstrom juridique duquel elle ne se relèverait probablement pas.

Comment coller ?

Dans un souci de propreté écologique, il est intéressant d’utiliser des colles à papier biologiques, et utilisant le minimum de produits chimiques. Ne vous inquiétez pas, il ne faut que trois ingrédients pour fabriquer sa colle : de la farine, du sucre et de l’eau. Il suffit alors de ne prendre que des ingrédients éthiques et on peut y aller gaiement.

Voilà la recette : Pour 5 litres d’eau tiède, incorporer 2 Kg de farine, vous pouvez ajouter 250 g de sucre, ca donne meilleur gout J et colle mieux.

Maintenant, à vos pinceaux et bon militantisme

Sources : http://www.senat.fr/questions/base/2003/qSEQ030507578.html

http://www.youtube.com/watch?v=3TSR8sKFd_c

Liste des panneaux d’affichage : > liste <

Vous trouverez quelques affiches et tracts sur ce site. n’hésitez pas à nous faire parvenir vos affiches et à nous tenir au courant des campagnes menées.

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Le food not bombs de Bordeaux

Appel a participation ! régulières ou ponctuelles.

Le collectif  ‘Food Not Bombs’ fut créé début 2012, afin de véhiculer son message.

Ce collectif avait déjà fait une première excursion sur le pavé Bordelais le 10 décembre 2011 à l’occasion de la journée des droits de l’homme, notamment en acte symbolique afin de montrer que le respect de l’homme et de l’animal ne subit aucune hiérarchisation et peuvent être traités ensemble, afin de lutter contre toutes les injustices et les souffrances.

Un peu d’histoire :
Le premier collectif Food Not Bombs apparaît à Boston en 1981 au sein des grandes mobilisations antinucléaires du début des années 80 aux USA. Le mouvement fait vite des petits un peu partout aux USA puis s’exporte. Aujourd’hui, il existe des centaines de collectifs de par le monde sur tous les continents.

Si le collectif à repris ce nom, c’est au départ parce que ses militants partagent les valeurs des Food Not Bombs. Mais aussi pour se rallier à un mouvement international.

Pourquoi Food Not Bombs ?
Parce que vivre et bouffer est plus important que tuer et fabriquer des bombes. Parce que manger ne devrait pas être source de profit, et que c’est la même logique qui traverse les marchands d’armes. Ainsi, le collectif Food Not Bombs partage t-il des repas véganes, régime universelle , sain et le plus respectueux des engagements environnementaux et sociaux,  et du respect de la terre et des ses habitants.

Sur Quelles bases ?

Recettes véganes, universelle et respectueuses de la terre et de ses habitants
– L’autogestion – l’auto-organisation :
On fait avec les gens, pour les gens.
Le but étant à terme d’être juste un moteur de l’auto-organisation des gens.
Pas de chef, pas de hiérarchie : chacun est l’égal des autres.

– Le véganisme :
Manger végane (végétalien en français), c’est manger sans animaux, ni produits animaux. Parce que les premières victimes du capitalisme sont les animaux.
Le collectif se positionne pour la libération de tous : les animaux aussi !

Du point de vue des animaux :
Le profit des gros lobbies vendeurs de cadavres se multiplie sur la souffrance des animaux. Avec les végétaux que l’on produit pour nourrir les animaux emprisonnés, on pourrait nourrir les gens qui meurent de faim. Il faut 14 kg de végétaux pour produire 1 kg de viande, constat très alarmant quand les producteurs d’Amérique du sud se suicides en masse ou que ceux d’Afrique, voient leur récoltes partir en Europe alors qu’il y a famine dans leur pays !

Du point de vue écologique :

50 % de la déforestation est issue de la production de viande (pâturages, cultures…).
Il faut 100.000 litres d’eau pour produire 1 kg de viande contre 900 litres d’eau pour 1 kg de blé !
Actuellement, le principal débouché des OGM : c’est l’alimentation des animaux…
La première source de gaz à effet de serre est l’élevage selon la <a href= »http://www.viande.info/elevage-viande-gaz-effet-serre »>FAO </a>

Le point de vue du collectif Bordelais :
La nourriture végane, c’est un choix qu’on n’impose pas. On décide de pousser notre logique anticapitaliste en essayant de manger éthique.
En montrant qu’une alimentation végétalienne réfléchie est excellente pour la santé !
En plus, tout le monde peut manger végane quels que soient ses interdits alimentaires. le régime végétalien est un régime universel !

– La gratuité :
Récupération sur les marchés de ce qui serait jeté, ce qui est donné aussi. Récupération des surplus du système marchand. Appel à la solidarité des petits épiciers de quartier pour les denrées non périssables (huile, lentilles, riz, épices…).
Enfin, récupération, transformation en repas équilibrés, et redistribution. Le souhait de ce collectif est que les gens se réapproprient cette idée de s’organiser ensemble par solidarité, se serrer les coudes.

– Zone d’autonomie temporaire :

Aucune demande d’autorisation à personne. Non reconnaissance de l’état, ni les lois qu’il a produites comme légitimes, et qui conduisent à dénigrer et oublier les citoyens même de cette état, il échoue dans sa mission première, ne respecte pas les droits de l’homme, et ne respecte ni l’intellect ni la personnes des citoyens du pays

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Suite dans l’affaire Abou Bakari Tandia

Pour ceux et celles qui n’ont pas suivi l’affaire, nous décrivons nos impressions dans cet article ; vous pourrez également y trouver des sources extérieures parlant de l’affaire Abou Bakari Tandia, mort en Garde à vue en décembre 2004.

La cour d’appel de Versaille à confirmé la clôture de l’instruction et déclaré un non-lieu dans cette affaire. La demande d’appel faites à la cour d’appel de Versailles mardi 12 Février à donc été refusée.

Malgré tout le trouble dans cette affaire, les pièces disparus et les témoignages et expertises contradictoires, la cour à décidé de ne pas poursuivre l’affaire de la mort d’Abou Bakari Tandia.

D’après l’avocat de la partie civile, que Monsieur Doucouré, oncle de la victime, allait se pourvoir en cassation.

La famille restera dans la terrible ignorance. Elle ne pourra pas faire son devoir de mémoire.

Nous soutenons les initiatives de luttes qui feront suite à ce jugement. Courage à la famille et à ceux et celles qui la soutiennent.

Nous sommes tristes de constater une nouvelle fois que la justice est à deux vitesses.
Les policiers qui sont responsables de la mort de ce malien ne seront jamais responsabilisés de leurs actes, ils restent intouchables et tout puissants.

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L’affaire Abou Bakari Tandia

Un pied dans la tombe !

Abou Bakari Tandia Mardi 12 Février, l’affaire Abou Bakari Tandia passait devant les juges de la cour d’appel.

Nous avançons à reculons vers la machine judiciaire. Les barrières se referment derrière nous, les portes chuintent alors que nous nous enfonçons dans les entrailles de la cour d’appel de Versailles. Je commence à ressentir le piège se referme, nous nous jetons dans la gueule du loup ! Nous apercevons des barreaux, des robes de juge et d’avocat, des uniformes et des armes. Ca pu la prison et le stress. Ici on condamne.

Mais nous ne sommes pas là pour perdre notre liberté, nous venons volontairement pour apporter notre soutien à la famille d’Abou Bakari Tandia. Abou Bakari Tandia (1), était un Malien âgé de 38 ans, mort le 24 janvier 2005 après une garde à vue dans les locaux de la police. Sept ans après, sa famille n’a toujours pas reçu d’explication satisfaisante sur les circonstances ayant conduit à sa mort.

L’enquête a été lente, intermittente, et elle a rencontré de graves obstacles, l’administration hospitalière et les autorités chargées de l’application des lois tardant à produire certaines pièces ou même ne les fournissant pas du tout. A ce jour, aucune charge n’a été retenue contre les cinq policiers mis en cause. La demande d’appel à été demandé ce mardi 12 Février à la cour d’appel de Versailles.
Nous sommes présent pour ne plus jamais laisser faire que force fasse le droit, ni laisser triompher l’oubli comme unique sépulture pour des victimes disparus. Voici l’engagement que tout être raisonnable doit prendre suite aux terribles souvenirs que nous lèguent les dictatures fascistes.

Les systèmes de dominations fascistes ont appris il y a bien longtemps l’importance de s’attaquer au corps des défunts, ces corps déjà massacrés par les tortures doivent disparaitre, l’oubli règne sur la place publique. Pourtant des groupes sociaux se constituent et résistent. La volonté d’anéantissement du régime nazie consistait à tuer mais également à anéantir et priver d’histoire, mais un devoir de mémoire a été institué grâce à une pression populaire. Les places d’Amérique latine, du Chili à l’Argentine ont vu se constituer des comités pour la vérité et la justice face aux disparus.

Aujourd’hui nous sommes rassemblés autour d’un comité « vérité et justice » (2), celui en faveur d’Abou Bakari Tandia, un comité qui rend les noblesses à l’histoire humaine ; celle de s’opposer aux dénis d’état pour rendre aux individus et aux familles la dignité d’avoir existé. Bien qu’ici le corps n’ait pas disparu, il a été attaqué. Les vêtements ont disparus, le dossier médical aussi pour un temps et le corps alors comateux a été confisqué à la famille avec comme pour motif la poursuite de la garde à vue. Une violence inutile, profondément sadique comme peuvent l’être les décisions froides des administrations répressives. Une insulte à tout respect ancestral pour l’accompagnement des mourants.

Approcher les gens qui ont été touché par cette tragédie nous couvre d’humilité et c’est à demi mot que nous nous présentons.
L’humanité des familles est toujours touchante dans leur souhait le plus compréhensible qui est de savoir, non pas vengeance, mais pour pouvoir constituer un récit des événements. Car ces récits constituent des narrations familiales permettant aux membres de la famille d’établir une filiation et ne pas laisser les éléments manquants, ces vides négatifs hantés le discours familial.

Alors que nous rentrons dans la salle d’attente, je suis tiraillé par différentes émotions. J’ai envie de hurler mon dégout contre la prison et la machine carcérale, cette oppressante épée de Damoclès qui pend au dessus des têtes de futures victimes du système carcéral, de nos camarades militants. Je rage de voir cette justice à deux vitesses où un camarade prend six mois ferme pour possession d’armes en bande organisé (sans s’en servir), et où des policiers qui ont tués un Malien voient toutes leurs charges abandonnées. Je ressens la lassitude et la tristesse de ces personnes qui ne veulent savoir que la vérité dans cette affaire.

Je n’ai pas connu personnellement Abou Bakari Tandia, je n’ai pu m’en faire une représentation que dans l’imaginaire que m’apportent le comité de soutien et l’oncle présent. Je m’imagine un jeune homme, une sorte de personnage Kafkaïen, peut être bien Joseph K du procès, condamné à mort pour une double résistance. La première est qu’alors qu’une grande partie de sa famille était régularisée, lui après plus d’une dizaine d’année de résidence en France il n’avait pas fait le choix de se soumettre à l’administration française et son lot de paperasse. Nous savons que pour devenir français il faut oublier de vivre et faire régner l’ordre administratif sur sa vie, perdre sa vie dans les rouages de l’état pour ensuite, peut-être, pouvoir rester sur le sol français. Certains décident de vivre et de ne plus se laisser mourir un temps pour la France.

Nous étions 7 personnes dans la salle d’attente de la cour d’appel, en soutien à la famille d’Abou Bakari Tandia, représenté par son oncle et l’équipe d’avocats.

Que demandent t-ils ? La justice, la prison ?

L’oncle d’Abou Bakari Tandia est venu pour comprendre, pour permettre à la mémoire de faire son travail, c’est-à-dire, de pouvoir laisser partir le mort lorsque justice est faite. Il s’agit bien évidemment d’une question dépassant celle de la justice humaine. Nous sommes dans un acte symbolique de reconnaissance d’une justice permettant de faire le deuil. Il n’est guère facile de faire un travail d’élaboration psychique de la perte sous fond de dénis. La mobilisation autour de l’injustice suprême commise à l’encontre d’Abou Bakari Tandia permet de poser les jalons de cette justice symbolique, permettant d’être plus en paix avec la pensée des morts.
Le non-lieu prononcé par la précédente cours laisse un gout amer. Trop de floue dans cet affaire, du dossier médical disparu aux différents témoignages qui ne concordent pas. Nous voyons ici une justice à deux vitesses.

Ce gout amer vient de ce que les forces de l’ordre comme la justice ne sont plus le symbole d’un pouvoir citoyen équitable et égalitaire. Plus de gardiens de la paix, ici on maintien l’ordre. De fait, Abou Bakari Tandia était sans papier, c’est-à-dire à la merci de la répression policière, devenir son propre otage, enfermé dans sa propre prison, avec ses autorisations de sortie au risque du contrôle arbitraire. Coupable d’aucune faute, mais fugitif d’une déraison d’état. Comme pour beaucoup de « sans-papiers » il y a les contrôles fréquents sur des motifs ridicules, prétextes fantoches. Ces motifs d’interpellation révèlent tout de même le degré des fantasmes contre les « étrangers ». Ils marchent au bord des voitures dans la rue, ce sont des voleurs en puissance. Que dire s’il avait marché sur la route, un trouble à l’ordre public, une volonté émeutière, et s’il s’approchait d’une cours d’école, un preneur d’otage ?

Selon la police, il aurait résisté en garde à vue, il aurait refusé une humiliation. Il mourra de cette résistance. La domination policière comme l’a décrit Mathieu Rigouste dans son livre n’est pas le résultat de quelques bavures mais une organisation de la violence en système industrielle. Que pouvons-nous supposer de la psychologie de ces policiers ? Etre policier est un rêve de gamin, un caprice de voir le monde lui obéir avec les artifices de la force. Devenu adulte, la toute-puissance infantile est contrainte, l’être humain sait que pour vivre en société il doit respecter des interdits fondamentaux comme celui de l’inceste et du meurtre.

Nous pouvons supposer que ces policiers en face d’un jeune qu’ils ont réifié ne supportent pas de le voir défendre son droit d’exister en tant que sujet libre malgré leurs chaines. Ils ne peuvent voir questionner leur toute-puissance infantile et se mettent à leur torturer pour faire taire son existence. De cette psychopathologie de l’agir comme réponse à l’impossibilité de penser la différence et l’altérité de chaque sujet. L’autre n’est que prétexte au déferlement de leur volonté de puissance et seul un être se comportant comme une victime et une proie implorant leur clémence pour éviter le châtiment extrême.

Ces hypothèses que l’on peut retrouver dans différents fragments cliniques, montrent qu’il faut une troisième instance pour faire cesser les agissements psychopathiques de nombres de policiers. Lorsque l’enfant agit sans respecter les autres, on lui rappelle que pour vivre en société il doit prendre en considération les autres. Il faut lui faire découvrir qu’il existe une altérité grâce à la fonction tierce d’une figure parentale ou de la société. Dans le slogan « la police nous protège, mais qui nous protège de la police ? » on voit bien que la police est appelée comme un rôle de régulateur dans la société, celui qui vient protéger, c’est-à-dire dans ce système patriarcal, la police prend la place du père. Néanmoins comme nous le voyons, l’arbitraire est au cœur même de cette domination policière, il n’y a donc qu’une corporation ultra violente qui fait respecter un ordre corrompu. Qui vient faire tiers dans notre rapport à la police ? Une des réponses apportée par la société est : la justice. Pourtant si cette justice est elle aussi soumit aux mêmes règles et ne vient pas contredire la folie meurtrière policière, nous tombons dans un système d’une perversité folle.

Nous pensons, et on pourrait relire l’oeuvre de Freud, Totem et Tabou pour comprendre, que face à une figure tyrannique seule l’alliance du sociale permet de la renverser et de faire société. C’est bien ce qui se passe dans cette salle d’attente de la cour d’appel de Versailles, nous le social faisons alliance pour ne pas laisser la tyrannie régir nos vies. Face à l’union de l’arbitraire corporatiste, la résistance sociale est notre moyen de nous faire entendre en tant que sujet refusant de se taire face aux logiques des sociétés s’approchant gravement d’une gestion totalitaire de la politique.
Pourquoi demander justice alors ?

Nous ne devrions pas jouer avec les armes des puissants, nous restons soumis malgré tout.
Que l’appel soit un échec ou une « victoire », un homme est mort et la police reste comme elle l’était.
Nous ne devrions pas jouer avec ces armes-là car elles ne peuvent qu’emprisonner, asservir, briser des vies.

Ce n’est pas uniquement le rôle concret de la machine judiciaire qui est sollicitée mais c’est aussi son rôle symbolique pour déconstruire les dénis et lutter contre l’oubli, faire surgir les mots, les vérités, ne pas laisser les bourreaux abuser une seconde fois de leur victime en leur imposant le silence et les mensonges.
Sans utopie sur une justice qui protège son bras armé violent et criminel, nous devons être présents pour lui signifier qu’elle ne pourra pas fabriquer de l’oubli tant qu’on sera là pour se souvenir.
Alors qu’on patiente dans cette salle d’attente de la cour d’appel de Versailles. Je me sens comme dans une salle d’accouchement, à attendre le verdict.
Quelle sera le sexe ? Accepté ou refusé ?
Peut –être est-ce ce sentiment que pour faire advenir la possibilité de vivre, il faut pouvoir faire son deuil.
Quoi qu’il arrive le résultat sera toujours négatif. Ce que la famille réclame, c’est la vérité.

Alors, l’oncle, nous remercie d’être venus apporter un modeste soutien par notre présence.
Nous voulons ici le remercier de faire de faire vivre un principe de dignité humaine ; celui de la résistance de l’humain.
Tant que l’état sera oppressif, tant que l’état sera, les outils répressifs seront abusifs.
La police comme la justice nous laissera ce dégout et cette amertume.

En mémoire de ces trop nombreuses victimes de la barbarie policière, ces Abou Bakari Tandia, Lamine Dieng, Hakim Ajimi, Mamadou Marega, Ali Ziri … nous exprimons notre profond respect et notre plus grand mépris aux bourreaux impunis. NI OUBLI, NI PARDON !

(1) Voir le rapport d’Amnesty International : France « notre vie est en suspens » Les familles des personnes mortes aux mains de la police attendent que justice soit faite. Novembre 2011
(2) Plus d’information : http://abtandia.free.fr

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Compte rendu de la manifestation contre le cirque arlette gruss et son zoo

LEURS AniMAUX

« Un seul oiseau en cage et la liberté est en deuil » Jacques Prévert

Dimanche 19 Janvier, une trentaine de personne à manifesté devant le cirque Arlette Gruss, sur la place des quinconces à Bordeaux.

     En effet, du 14 janvier au 09 février, le cirque Arlette Gruss s’est installé avec son zoo sur la place des quinconces à Bordeaux. Des tigres, éléphants, chevaux, vaches, cochons, oies, etc. sont enfermés et exploités pour la simple curiosité des spectateurs-rices et visiteurs-euses.

Lors de la distribution de tracts, des discussions et apartés se sont engagés, avec beaucoup de personnes, dont une travaillant dans le cirque. Pour une fois, il n’y a pas eu de menaces, ni de coups, ni d’agressions, ce qui est une avancée significative, au vue de la dernière manifestation.

Parce que nous considérons que la curiosité n’est pas une raison suffisante pour asservir un animal, qu’il subisse des violences, et à en faire commerce, nous exprimons notre désaccord et feront tout pour retirer les animaux des cirques (pour plus d’informations, et connaitres nos positions sur le cirque, voir ici).

Image      Comme il est écrit à l’entrée du chapiteau : « tout cela est possible grâce à vous ».

En effet, cette exploitation n’est possible qu’à cause des sponsors et des personnes qui vont aux spectacles et au zoo. Par ailleurs, la libération d’un animal de sa condition d’esclave coute très cher et prends beaucoup de temps. Pour libérer un animal, il faut quelques 15000 euros, mais le prix d’un lionceau (pour prendre un exemple) coute 30 fois moins cher. (1)

Ainsi, libérer les animaux un par un ne semble pas une solution efficace. Si nous voulons voir les animaux retrouver leur liberté, nous devons révéler cette exploitation, sensibiliser les gens afin qu’ils-elles n’aillent plus voir les cirques avec animaux.

En prenant fermement position contre les cirques avec animaux et en communiquant sur le sujet, il sera possible de freiner voir arrêter la recrudescence de ces cirques.

Plusieurs options s’offrent alors à vous :

– Contacter les sponsors qui soutiennent le cirque Arlettte Gruss :
Aviva : contacts sur leur site (cliquez sur les logos)
Le journal de Spirou : (cliquez sur « écrire à la rédak »).

– Manifestons devant les cirques, devant les agences AVIVA, et les autres sponsors du cirque, manifestons devant les mairies, et les autres instances de pouvoir pour montrer notre  détermination.

– Profitons de la campagne d’élection municipale pour mettre la pression aux candidat-e-s des communes de la région. (Avril 2014). Nous ne prenons aucun parti pris dans la politique représentative, nous refusons de reconnaitre le pouvoir cédé aux élu-e-s et sommes abstentionnistes, mais nous pensons qu’il est possible de faire passer nos idées, et de faire avancer la cause antispéciste lorsque les politiques sont les plus vulnérables : leurs élections.

(1) : source de One Voice http://www.one-voice.fr/loisirs-et-compagnie-sans-violence/sauves-du-cirque/

Contre les animaux dans les cirques

« Lorsque je regarde des animaux tenus captifs dans les cirques, cela me fait penser à l’esclavage. Les animaux dans les cirques représentent la domination et l’oppression que nous avons combattues pendant si longtemps. Ils portent les mêmes chaînes et les mêmes fers. » Dick Grégory, activiste des droits civils auprès de Martin Luther King

      Si l’éducation conduit les gens à vouloir voir des animaux sauvage, il est alors tres important de bien leur faire comprendre que cette curiosité ne doit pas les conduir dans les zoos ou les cirques. Un animal en cage n’est plus un animal sauvage ; c’est un animal maltraité, dépressif et malade, il n’est plus que le reflet de cette société esclavagiste.
Dans cette société du spectacle, tout s’achete, on s’accorde tous les droits, toutes
les dominations pour notre plaisir. On transforme notre fascination pour la diversité et la liberté en fascination pour la détresse et la souffrance.

      On peut déjà s’émerveiller des animaux sauvages dans les bons documentaires que l’on peut voir sur internet ou à la télévision. Certains refuges, offrent des espaces pour les animaux sauvages. Ils sont orientés vers le respect de la condition de chaque animal et sortent du rapport de marchandisation. Ces refuges accueillent les animaux sauvages de toutes les régions du monde. Il est possible de participer bénévolement aux fonctionnement du lieu, ou dans certains cas, de les visiter. Il en existe plusieurs en Europe, notament en France, en Hollande, en Espagne, en Allemagne, etc.

      L’animal de cirque est contraint de survivre dans un milieu qui lui est parfaitement inadapté. L’exiguïté des cages, l’impossibilité de fuir, de former un groupe social équilibré et de développer une panoplie de comportements qui lui sont nécessaires, sont autant de facteurs de souffrances qui lui rendent l’existence particulièrement pénible.

Pas besoin d’exploiter les animaux pour présenter un spectacle divertissant, beau et drôle !
La magie des cirques c’est les performances accomplies lors des spectacles, le dressage animal n’est en rien une performance humaine !
On s’en rend bien compte lorsqu’on passe la tête derrière le rideau des coulisses et que l’on voit la manière dont les animaux sont dressés… Violence, punition, soumission et enfermement.

« On ne peut sans hypocrisie imaginer un domptage qui n’aurait pas recours à la contrainte et à une certaine violence (1) ». (Pierre Robert Levy-dompteur)

« Vous avez sans doute remarqué que tous les dresseurs d’éléphants, pendant les représentations, ont à la main une cravache de cuir ornée d’une fleur au bout. Le dresseur s’approche de l’animal, fait un geste gracieux de la main et l’éléphant, comme s’il obéissait à la fleur, se dirige gentiment vers l’endroit qu’on lui indique. Mais aucun des spectateurs ne sait que la magnifique rose cache en fait un crochet acéré qui viendra se planter dans l’oreille de l’éléphant au moindre signe de désobéissance. C’est ainsi dans tous les cirques du monde (2)» (Vladimir Deriabkine – dompteur)

« Je les attendais de pied ferme, fouet à la main (…), ils comprenaient très bien que l’explication entre eux et moi, sans témoins, allait être orageuse… (3) » (Jean-Richard, dompteur)

« … et lui faire comprendre la loi du gourdin dont un coup sur le nez devrait être un remède efficace pour lui ôter de nouvelles envies d’agression (4) » (Jean Richard – dompteur)

« L’animal doux qui a pris conscience de sa supériorité est le plus dangereux de tous les fauves. N’ayant jamais reçu une correction, il ne craint pas l’homme et rien ne peut réfréner son instinct déchaîné (5) » (Alfred Court – dompteur).

« Beaucoup de dresseurs battent leurs animaux (6) » (Maxime Sénéca, dompteur)

       À la captivité forcée, s’ajoute donc la soumission à un dressage, le plus souvent violent, qui, contraint l’animal et le fait souffrir. Il s’agit, en effet, de faire « plier » l’animal afin de le forcer à adopter une posture ou un comportement auquel il répugne et qui entraine de lourdes séquelles physiques. Ce dressage repose sur une technique diaboliquement simple et efficace : la douleur infligée par le dresseur en cas de refus de l’animal doit être plus intense que la douleur ressentie par celui-ci lors des numéros qui l’avilissent. L’éléphant, l’ours ou le chimpanzé se résigne à faire ce que l’humain lui impose, par peur d’une douleur plus intense, celle née des coups. Ainsi, les instruments telle que la pique ou « ankus » employée pour soumettre les éléphants, sont-ils constamment utilisés afin de rappeler à l’animal les représailles violentes et douloureuses encourues en cas de refus de s’exécuter.

       La réaction de l’animal, face à ces conditions de détention et de coercition, est entre autres la résignation dans la folie : l’animal sombre dans un état dépressif, amorphe et présente des troubles du comportement tels le léchage des parois de sa cage (primates, fauves…), le balancement d’une patte sur l’autre (éléphants, hippopotames…), les allers-retours incessants (félins), dodelinement de la tête (éléphants, ours…), les automutilations (primates, perroquets), etc…

      En tant que militant-e-s pour la libération animale, nous condamnons fermement ce type de « spectacle » et appelons au boycott des cirques qui exploitent, dans de grandes souffrances, ces animaux simplement dans un but lucratif.

Oui au cirque, mais sans animaux !!

Voici une liste non exhaustive de cirques sans animaux :

  • Cirque Plume : www.cirqueplume.com
  • Cirque Phénix : www.cirquephenix.com
  • Cirque Baroque : www.cirque-baroque.com
  • Déclic circus : www.declic-circus.com
  • Les colporteur : www.lescolporteurs.com
  • Cirque Eloize : www.cirque-eloize.com
  • Cirque 36 du mois : www.36dumois.net
  • Cirque Archaos : www.archaos.fr
  • Cirque du soleil en Europe : www.cirquedusoleil.com
  • Circus Baobab, en Guinée : www.poissonsvolants.com/baobab
  • Cirque Volte face : www.zanzibart.com/volteface/spectacle.html
  • Ronaldo Circus en Belgique : www.circusronaldo.be
  • Flying Fruit Fly circus en Australie : http://www.fruitflycircus.com.au

Citations :

(1) LEVY Pierre Robert, « les animaux du cirque » Syros Alternative, 1992

(2) DERIABKINE Vladimir, Courrier International n°641 du 13 /02/2003

(3) RICHARD Jean, « Mes bêtes à moi », Ed. Fernand Nathan, 1966

(4) RICHARD Jean, « Envoyez les lions ! ou le métier de dompteur », Ed. Fernand
Nathan, 1971

(5) COURT Alfred, « La cage aux fauves », Ed. de Paris, 1937

(6) Dordogne Libre du 18/03/2000